La pêche électrique est l'un des seuls moyens réellement efficace pour connaître au mieux les populations piscicoles présentes sur un tronçon de cours d'eau, de connaître leurs effectifs respectifs et ensuite déduire la santé de ces populations.

Ces opérations sont effectuées par des personnes déterminées qui ont suivi une formation afin de pouvoir utiliser un tel appareil.

Cette opération, outre son efficacité permettant de capturer les poissons, présente un réel danger de mort pour les utilisateurs et les consignes préalables de sécurité sont nombreuses et drastiques.

Ces opérations sont avant tout un moyen scientifique : elles sont donc soumises à réglementation et ne peuvent donc pas s'effectuer par simple volonté de certaines personnes.

Ces opérations sont effectuées par les techniciens de la Fédération.

La Gaule Nontronnaise, au même titre que les autres AAPPMA du département, bénéficie de cette methode qui peut se décliner en 3 types :

• la pêche électrique d'inventaire, afin de mesurer l'état des populations piscicoles en place et mesurer l'éfficacité des alevinages en truites fario autochtones;
• la pêche électrique de transfert, pour le ruisseau pépinière de Saint Martial de Valette : on "vide" le ruisseau des truitelles présentes grâce à la pêche électrique et on les transfert dans le Bandiat afin d'y remettre quelques semaines plus tard de nouveaux alevins de truites pour qu'elles grossissent;
• la pêche électrique de sauvetage, jusqu'à présent peut utilisée sur le secteur car servant à sauver les poissons avant l'assèchement total d'un ruisseau afin de les transférer sur le Bandiat.
  
   
  Les pêches électriques d'inventaire
  
  Une journée par an, les techniciens de la Fédération de Dordogne, viennent effectuer un état des lieux à l'automne afin de mesurer les populations en place et surtout les résultats des alevinages effectués au printemps précédent.
   

En effet, afin de maintenir et développer les populations de truites fario, espèce typique et emblématique des cours d'eau comme le Bandiat, la Fédération, par son travail sur cette espèce depuis de nombreuses années, a acquit une méthodologie permettant de maintenir et développer la truite fario, espèce sérieusement menacée, là où le milieu le permet.

Elle réalise donc, avec l'aide des bénévoles des AAPPMA, des lâchers de truitelles de 4 à 5 cm au printemps sur les secteurs de cours d'eau comme le Bandiat.

La Nature fait le reste!

Après quelques mois, la chaleur, les niveaux d'eau parfois sérieusement bas, les pollutions éventuelles (!), les prédateurs, les pêcheurs aussi, les individus survivants seront comptés et mesurés.

Et là, d'agréables surprises nous attendent.
 

Ces sondages sont effectués tous les ans sur les mêmes secteurs, celui de Saint Martial de Valette, du pont de la route de Périgueux jusqu'au barrage de "Chez Rédy" comme point de repère d'année en année et d'autres comme l'aval de Lamendeau par exemple.

En 2002, date du début de l'expérience sur le secteur de Saint Martial, les effectifs de truite étaient quasi nuls avec très peu de poissons sur les 180 m de pêche!!

Et puis, d'années en années, en poursuivant les efforts d'alevinages avec la Fédération, les résultats ont pris une tournure de plus en plus intéressante :
   2005 : 97 truites dont 56 de l'année;
   2006 : 122 truites dont 70 de l'année;
   2007 : 

COMPTE RENDU DE PECHE ELECTRIQUE

                                                                            Bandiat Pont Saint Martial 20 / 09 / 2007



En 2008, les résultats sont complètement différents et totalement parlant : 203 poissons retrouvés sur le même secteur avec une population tout à fait installée : des juvéniles de l'année, des poissons de l'année passée et d'autres encore plus anciens et donc plus grand.  Voici les résultats :

 

                                             Document Fédération de Pêche 24

Cela est très intéressant car ce secteur est sans conteste le plus pratiqué par les pêcheurs, ce qui montre que l'effet pêche sur les populations reste limité. 

Ces résultats montrent sans contestation possible que la population de truite est bien en place et de toute façon, bien plus importante grâce au travail effectué avec l'aide de la Fédération.
Et beaucoup s'accordent à le reconnaître car les prises de truites, pas forcement toujours de taille très importante, sont devenues régulières.
Les efforts réalisés ont porté leurs fruits et le Bandiat est redevenu un cours d'eau à truite alors qu'il avait perdu cette caractéristique pendant de trop nombreuses années.
 

Les pêches électriques de transfert

Ce type d'opération est effectué une fois par an sur ce que l'on appelle "les ruisseaux pépinières".
Certains petits cours d'eau, petits ruisseaux sont sélectionnés par les membres des AAPPMA en consertation avec les techniciens de la Fédération pour les destiner à une production bien particulière.
En effet, ces ruisseaux ou portion de ruisseaux sont alors mis en réserve de pêche avec l'accord des propriétaires terriens et sont alors alevinés à l'aide de très jeunes truites fario issues des salmonicultures fédérales de Mouleydier ou Brantôme (pour plus de renseignements, visiter le site de la Fédération de pêche 24 : www.federationpechedordogne.fr ).

Cet alevinage est effectué au printemps aux mois de mars et avril où plusieurs milliers de truitelles de moins de 2 cm qui sont alors relâchées dans les ruisseaux.

Là aussi, une fois déversées, les jeunes truites ne peuvent plus compter que sur elles-même. Il faut alors échapper aux prédateurs, et espérer qu'il ne se passe ni assèchement du cours d'eau en cas de forte sécheresse, ni pollution ou tout autre problème.

A la suite de quoi, au bout de presque un an, les techniciens de la Fédération reviennent sur site pour effectuer une pêche électrique de transfert : ils vont capturer tous les individus qu'ils vont pouvoir, les dénombrer, les mesurer et les transférer avec l'aides des bénévoles de l'AAPPMA vers un secteur de la rivière principale, ici le Bandiat, où elles pourront poursuivre leur croissance devenir adulte et se reproduire.
On fait donc "place nette" dans le ruisseau pour que ce dernier puisse accueillir d'autres nouveaux alevins quelques semaines plus tard.
Si on laissait les truites sur place, non seulement on en retrouverez beaucoup moins car il n'y aurait pas de place pour tout le monde mais aussi et surtout parceque les plus grosses, les "anciennes" se feraient un malin plaisir de manger les dernières arrivées!!! 

Sur notre AAPPMA, suite à diverses contradictions avec l'Administration (ONEMA), ne subsiste qu'un seul véritable ruisseau pépinière : le ruisseau de Saint Martial de Valette.
Ce dernier est d'ailleurs un ruisseau utilisé à des fins d'élevage de truite depuis très longtemps car d'après les archives de la société, son utilisation remonte aux années 1950 !!

Et les résultats de ce type d'élevage furent parfois spectaculaires sur ce cours d'eau de 800 m de long. Quelques exemples :

   
Le ruisseau est parfois difficile d'accès, c'est aussi cela qui sauvent les jeunes poissons.

   
Un beau poisson issu du ruisseau.

Une particularité du ruisseau : le passage sous la maison de bourg!! C'est sombre, étroit mais elles sont là!! il faut juste penser à prendre une lampe...